Sur le papier, les perspectives sont époustouflantes, mais le secteur enchaîne les déconvenues. A l’image, le 23 juin, de l’effondrement de près de 40 % du cours de Bourse de Siemens Energy, constate Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Parfois, de bonnes nouvelles peuvent en cacher de très mauvaises. La reprise extraordinaire de l’après-crise sanitaire a donné naissance à une inflation catastrophique dont on peine à se débarrasser. C’est la même chose pour les énergies renouvelables, et particulièrement l’éolien. Sur le papier, les perspectives sont époustouflantes.
Selon Bloomberg, les capacités installées devraient doubler dans le monde d’ici à 2027 et être multipliées par dix à horizon 2035. Pourtant, le secteur enchaîne les déconvenues. La dernière est arrivée vendredi 23 juin avec l’effondrement de près de 40 % du cours de Bourse de Siemens Energy. Du jamais-vu sur la place de Francfort depuis le scandale Wirecard en 2020.
En cause, un communiqué publié la veille au soir, évoquant de graves problèmes de qualité sur les éoliennes. Jusqu’à 30 % des machines vendues par Siemens Gamesa, l’un des leaders mondiaux du secteur, pourraient être défectueuses. La remise à plat de toute la production pourrait coûter plus de 1 milliard d’euros et repousser de plusieurs années la perspective d’en finir avec les pertes. Mauvaise publicité pour une entreprise née du rachat du champion espagnol Gamesa par Siemens, en 2016. Depuis, les pépins industriels et les chocs culturels se sont enchaînés en rang serré.